Le fort du Saint Eynard,
l'observation, le renseignement, les télécommunications,


De tous temps les chefs militaires au combat, reprenant en cela la célèbre formule de Clausewitz, ont eu pour mission de percer "le brouillard de la guerre".

Même si l'expression est très limitée, on peut admettre que le feu et l'étendard sont parmi les premiers moyens de communication optique.

Ainsi ont-ils exigé de leurs services et se sont-ils ingéniés à mettre au point des systèmes destinés à améliorer leur connaissance de l'adversaire, système qui permettaient de recevoir le renseignement au plus vite dans les centres de décision et de donner les ordres, avec la même célérité, aux échelons d'exécution.

Parmi les ancêtres des drones, des satellites et des moyens de transmission de données, quatre systèmes devanciers méritent d'être mieux connus :

les ballons et les cerfs-volants militaires, pour l'observation et le renseignement ;

le télégraphe Chappe et le télégraphe à faisceau lumineux, pour la transmission de l'information montante et descendante. Les forts des Alpes firent partie du réseau permanent de forteresse du Sud-Est.

Les plus légers que l'air.

Parmi les plus connus sont les "cerfs volants militaires" et les "ballons captifs" qui ont, concurremment, équipé les compagnies d'aérostiers.

La Montgolfière.

Le premier qui à des fins militaires utilise le ballon qu'avaient inventé les frères Montgolfier fut le Général Chancel.

En 1773, soutenant le siège de Condé, il ordonne que l'on observe la situation de cette place depuis une nacelle supportée par un ballon. Hélas pour les observateurs, le ballon se dégonfle rapidement mais heureusement retombe dans le camp des assiégeants.

Quelques décennies plus tard, le premier qui eut l'idée de créer, non pas un observatoire lié à un ballon captif, mais une sorte d'engin préfigurant le dirigeable pouvant manœuvrer au moyen d'hélices et de gouvernail, fut le Général Meusnier de Place, ingénieur militaire, géomètre et physicien. Ainsi dirigea-t-il pour l'Académie des Sciences un rapport sur ce sujet, dossier jugé si complet que le
3 vendémiaire de l'an 2, la Convention Nationale en ordonne le dépôt à la Bibliothèque Nationale. Malheureusement, par suite d'un manque de ressources ce projet ne vit point le jour.

Ainsi l'idée d'utiliser le ballon est-elle dans l'air du temps, et si certains auteurs attribuent à Monge, d'autres à Guyton de Morveau, le mérite d'avoir attiré l'attention du Comité de Salut Public sur les services que peuvent rendre les ballons captifs, Guyton de Morveau, chimiste, s'adjoint pour sa part les services de Coutelle, à la fois chimiste et physicien, pour mettre au point le moyen de produire de l'hydrogène en projetant de la vapeur d'eau sur du fer rouge, alors seul moyen possible de gonfler les ballons, le souffre étant exclusivement réservé pour la fabrication des poudres.

C'est ainsi que le 2 avril 1794, est formée la première compagnie d'aérostiers formant service dépendant du Génie, et comprenant deux officiers, deux sous-officiers et vingt-deux hommes du rang. Cette compagnie prend part au siège de Maubeuge, et le 2 juin, le ballon 'l'Entreprenant", qui mesure dix mètres de diamètre et peut s'élever à cinq-cents mètres, fait sa première ascension et communique des instructions au moyen de petits drapeaux de différentes couleurs et en renvoyant au sol des sacs de sable contenant des messages. Ce même ballon participe le 26 suivant à la bataille de Fleurus - il est nettement visible sur un tableau de J. B. Mauzaisse illustrant cette bataille - enfin il prend encore part aux opérations devant Mayence.

Participant à l'expédition d'Égypte commandée par Bonaparte, les aérostiers voient tout leur matériel détruit dans la désastreuse bataille d'Aboukir ; puis en 1779, Bonaparte licencie les aérostiers et ferme l'école de formation de Meudon.

Les ballons réapparaissent en Amérique pendant la guerre de sécession, puis en France lors de la guerre de 1870, mais c'est en 1874, sous l'impulsion de Gambetta, que ce service prendra un nouvel essor.

Les cerfs-volants militaires.

Ce moyen d'observation, très astucieux et peu connu, est basé sur le principe des téléphériques : la nacelle ou prend place un observateur roule sur un câble en acier avec un seul amarrage fixe, celui au sol, son autre extrémité est sustentée par les cerfs-volants.

Les "trains des cerfs-volants militaires" regroupent l'ensemble des appareils nécessaires pour élever un observateur en l'air. Ils se composent de deux sous-ensembles :
celui dit du "groupe fixe" ou encore "groupe-rail"qui sustente le rail,
celui dit du "groupe mobile" ou encore "trolley" tracte la nacelle.

Le "groupe-rail" comprend un câble d'acier à l'extrémité duquel est fixé le premier cerf-volant qui sert principalement au départ et appelé "pilote". Au-dessous de ce premier cerf-volant est fixé un certain nombre d'autres cerfs-volants appelés "raidisseurs" qui servent à tendre fortement le câble, leur nombre varie en fonction de la force du vent.

Le long de ce câble ainsi tendu par ce premier train de cerfs-volants, coulisse le groupe mobile, groupe comprenant un petit trolley en métal muni de roulettes roulant sur le câble, auquel est suspendue la nacelle de l'observateur. Plusieurs cerfs-volants appelés "élévateurs" tractent alors ce groupe mobile le long d'un câble. Un système de frein agrippe le rail et permet à la nacelle d'être stabilisée à la hauteur désirée. La liaison entre ces cerfs-volants et le trolley est réalisée de telle manière que par rapport au vent, leur incidence peut être rendue variable afin qu'ils aient soit un mouvement ascendant, soit un mouvement descendant, soit qu'ils soient immobilisés. Ainsi par un vent régulier, l'observateur peut régler son mouvement comme dans un véritable ascenseur.

Ce système d'observation par rapport au ballon présente l'avantage d'une grande simplicité de mise en oeuvre. Il ne nécessite en fait qu'un seul câble, qu'un seul treuil et qu'un petit nombre de servants, la manœuvre de la nacelle n'implique, quant à elle, que l'observateur, enfin il bénéficie d'une relative discrétion.

Un train de cerfs-volants militaires comprend :
dix cerfs-volants,
le trolley-observatoire et sa nacelle, 500 mètres de câble d'acier souple et de très haute résistance,
le treuil, des attaches, commandes et accessoires.

Ces ensembles sont largement utilisés au début de la première guerre mondiale. Ainsi peut-on lire "...que du 27 septembre 1914 au 10 février 1915, la 30ème compagnie d'aérostiers du capitaine Saconney effectue 48 heures d'observations avec des cerfs-volants et que la 39ème compagnie se voit discerner, en avril 1915 une citation pour... n'avoir pas hésité, à deux reprises différentes, pour mieux voir et régler le tir de nos batteries, à se porter avec son ballon et ses cerfs-volants à très courtes distances des lignes allemandes..."



Ensemble d'un cerf-volant du système Saconney

 

Les ballons captifs militaires.

Lors de la première guerre mondiale, l'observation aérienne pour la recherche des objectifs vient à peine de naître. Le colonel Estienne, inventeur du goniomètre de pointage et futur "père des chars" fut un pionnier de l'aéronautique militaire et de l'observation aérienne. Cette dernière employée au bénéfice de l'Artillerie permettait de résoudre le problème de la contrebatterie, mais en 1914, Estienne fut peu écouté et les faibles moyens disponibles seront utilisés pour le seul renseignement du commandement.




1910 - Manœuvres de Picardie - Ballon d'observation dans la profondeur 'Clément Bayard II".

La télégraphie optique militaire.

Le télégraphe optique de Chappe.

Il faut attendre la fin du XVllléme siècle pour connaître la première révolution dans la transmission de l'information.

Robert Hooke, savant anglais, précurseur, présente en 1684 le projet de panneaux mobiles codés.

En France, le patriote Claude Chappe, né en 1763 à Brulon dans la Sarthe, est convaincu de renforcer l'unité nationale par son projet de communication permanente entre des sites distants. L'originalité et le génie de son idée réside dans le fait d'associer un signal à un mot et non à une lettre.

Les messages sont ainsi constitués d'une suite de signaux codés par les bras d'un pantographe, lus à l'aide d'une longue vue, et reproduits ensuite à l'identique pour être lus par la tour suivante, située sur un point haut à une distance d'une douzaine de kilomètres. C'est à partir du tableau de commande, placé dans la salle basse de la tour, que sont pilotés les différentes positions du sémaphore. Ces signaux se révèlent particulièrement bien adaptés aux langages militaire ou diplomatique utilisés principalement en temps de guerre.

Aussi en 1791, avec l'aide de ses trois frères et après avoir subit deux sabotages, tente-il une première expérience ; il réalise la démonstration devant les notables de Parcé-sur-Sarthe.

Le 22 mars de l'année suivante, il demande aux députés de l'Assemblée législative le vote des crédits nécessaires pour expérimenter son télégraphe optique. Pour en réaliser la première expérimentation, la Convention rend un décret qui lui accorde 6000,00 francs prélevés sur les fonds du ministère de la guerre.

En trois mois il met sur pied, entre la propriété du député de Saint Fargeau, sur les hauteurs de Paris et Saint-Martin-du-Tertre en Ile de France, une ligne expérimentale d'une distance d'une quinzaine de kilomètres, avec une station intermédiaire à Escouen. Le 12 juillet, 1793 est menée l'expérience décisive. Paris envoie à Saint-Martindu-Tertre les dernières nouvelles politiques, Saint-Martin répond par des considérations sur l'amour de la patrie des habitants du lieu. Le 17 juillet, la même Assemblée, attribuant une partie des victoires de la République aux heureux résultats obtenus par les télégraphes, décrète qu'il en sera établi un dans l'enceinte même du Palais National.

Le 17 août 1794, la première ligne vers Lille et ses quinze stations est ouverte. Ce jour-là les machines de Chappe transmettent leur première nouvelle : la reprise de Condé-sur-l'Escaut sur les Autrichiens par les armées de la République.

Plus tard, sous l'Empire, la ligne de Lyon est construite puis prolongée jusqu'à Milan, Venise et Mantoue. C'est ensuite le tour de Bayonne, Toulon, Perpignan, d'être reliées à Paris.

A son apogée, le télégraphe optique comporte 534 stations réparties sur environ 5000 km. A l'étranger, l'invention française trouve son application dans quelques pays d'Europe ou son emploi dure une soixantaine d'années. Le retour à la paix ralenti cette progression, puis avec l'invention et la mise en exploitation du télégraphe électrique, les Machines de Chappe cessent définitivement de fonctionner.

Anecdotiquement, cette technique révolutionnaire qui engendre de nouveaux usages permet également de nouveaux comportements autorisant par exemple le délit d'initié. Ainsi relèvera-t-on entre Paris et Bordeaux, que des signaux volontairement intercalés comme destinés à corriger des erreurs de transmission, n'ont pour seul objet que d'annoncer la hausse ou la baisse de la rente d'Etat. Mais il n'y avait pas encore de loi pour caractériser ce nouveau délit !




Dessin d'une tour Chappe à pantographe.

Le télégraphe optique à faisceau lumineux.

A la fin du XlXéme siècle, époque de la construction des forts Séré de Rivières, l'électricité n'en est qu'a ses premiers balbutiements, la radio n'existe pas encore, aussi le moyen de communication le plus sécurisé, hormis le pigeon voyageur est alors le télégraphe optique.

C'est à Monsieur Maurat, professeur de physique au lycée Saint Louis, que l'on doit, pour essayer de rétablir lors du siège de Paris les communications par dessus les lignes allemandes, l'invention de la télégraphie optique.

Son principe relativement simple s'apparente a celui employé par la marine pour communiquer entre ses navires de guerre. Initialement, il s'agit d'émettre par un faisceau lumineux produit par une sorte de lanterne, des signaux formulés en alphabet approprié et perçus à distance par la longue-vue de l'appareil du correspondant. Le général Chabaud-Latour, directeur du génie, s'intéresse de suite à ce projet et obtient du général Trochu la création d'une commission chargée d'en développer l'idée et d'en tirer tout le parti possible.

Des appareils sont ainsi mis en construction et exploités de jour comme de nuit avec des résultats encourageants, tout d'abord sur une distance de 5 km, puis après l'armistice, de 37 km. Si l'intérêt militaire de ce système est évident, les choses n'avancent cependant pas, aussi la commission est dissoute en 1872 puis réorganisée autour de Mangin. Cette nouvelle commission dite "des communications par voie aérienne" est alors chargée de la conception des matériels, de l'implantation des liaisons et des réseaux, mais aussi des pigeons voyageurs et de l'éclairage du champ de bataille.

En 1879, les procédés étant jugés au point, le colonel Perrier du dépôt de la Guerre, relie la triangulation topographique de l'Europe et l'Afrique, par dessus le détroit de Gibraltar, puis en 1884, conduite par monsieur Adam ancien officier de la marine marchande, une opération entre les lies Maurice et la Réunion, permet d'alerter cette dernière de l'arrivée des cyclones passant à Maurice trente-six heures environ plus tôt.

Les matériels.

Les premiers appareils consistent en une grosse longue-vue derrière l'oculaire de laquelle est placée une lampe à huile ou à pétrole. Par la suite sont tentés de nombreux essais : appareils à miroirs dits télescopiques, à lentilles... En 1873, avec des appareils de 30 cm l'on travaille sur une portée de 36 km à 70 mots en vingt minutes, puis avec des appareils de 40 cm sur 60 km. On dépassera largement cette
distance par la suite.




A - arc métallique, graduation en degrés. H - mouvement d'horlogerie. M & N - miroirs-psyché-orientables. P - planchette support. P' - planchette ouvrante. T - tige latérale. V _ vis de blocage.



Appareil optique démontable et de forteresse, de 0,60 m, à lentilles, Mle 1890.



Types et calibres

Portée avec lampe à pétrole.

Appareils à lentilles

30 cm.

40 à 50 km.

40 cm.

50 à 70km.

50 cm & 60 cm, démontables ou non, M1e 85 & 90

60 à 80 km.

Appareils à miroirs télescopiques.

35, 45, et 60 cm.

De performances analogues à

leurs homologues à lentilles

Pour se limiter aux seuls matériels de position ou de forteresse, le "Mémorial de l'officier du Génie" de 1885, puis L'instruction sur la télégraphie optique de 1898 font état de l'existence des matériels suivants :

Sources lumineuses.

Après les bougies et la lampe à pétrole des premiers appareils, les recherches s'orientent vers des sources de lumière plus puissantes, plus économiques :

la lumière solaire, gratuite mais aléatoire, avec l'héliostat du colonel Mangin
l'éclairage acétylénique, le poste est alors doté d'une "Usine d'acétylène de forteresse"
l'éclairage oxyacéthylénique perfectionnement du précédent,
l'éclairage électrique sous la forme de lampes à arc, à incandescence, sous vide ou à air libre impliquant le problème de la production du courant.

En 1885 on conclut que la seule solution fiable et pratique est la machine à vapeur et à condensation, puis est adopté le moteur à explosion et par l'instruction de 1898 dire enfin comme réglementaires le moteur Tenting à quatre temps, brûlant de la gazoline. Enfin est retenu le moteur à pétrole Mie 1897 entraînant, comme le précédent, des dynamos alimentant dés lampes à arcs "Cance" ou Mie 1898, montées en lieu et place du luminaire à pétrole.

Les postes.

Désignés à l'origine sous le vocable d'observatoires, on trouve deux types de postes : les postes sous casemate et ceux dits non protégés.

Les postes sous casemate sont majoritairement implantés dans des abris voûtés et terrassés, du même type que les abris sous traverse, terminés vers l'avant par ce que l'on nomme une voûte en cul de four . A sa clef, selon le cas, un conduit évacue les fumées des appareils ou sert au passage du rayon solaire de l'héliostat. Dans les parois s'ouvrent des gaines en tronçons de fonte ou maçonnées - simples tuyaux traversant les massifs de terre du fort - qui laissent passer le faisceau lumineux alors visible par un observateur placé dans l'alignement exact de la gaine émettrice.

Quant aux postes non protégés, sous bâtiments ordinaires ou baraquements légers, il y a peu de chose à en dire. Dans notre région, le poste du Saint Eynard sera logé à l'abri d'une échancrure de rocher, en deçà de la zone de bombardement supposée du fort voisin, ceux de Moucherotte, Colbas sont installés dans des bâtiments légers. Dans la liaison Albertville - Briançon, le poste optique relais du Rognier sera installé dans l'ancienne tour Chappe. A ceux-ci s'ajoute selon les besoins les "postes mobiles".



Fort du Saint Eynard au-dessus de Grenoble. Photographies prises vers 1880,
le moteur entraînant la dynamo, l'appareil et son service par le Génie.

 


Postes optiques mobiles




Détails en coupe verticale d'un poste sous casemate, sur son dessus, l'héliostat.



Salins - Redoute de Grelimbach.
Poste de télégraphie optique sous casemate à trois directions.

 




14ème Corps d'Armée - Commandement supérieur de la défense du groupe de Briançon.
Batterie de Cuguret - les deux postes optiques, l'un construit dans une tour Chappe,
l'autre dans un baraquement.




Briançon - Epi défensif de la Croix de Bretagne - 2 339 m - Redoute de La lauzette.




Place de Paris - Fort du Mont Valérien - Bâtiment A.


Le service.

Le 15 juillet 1879, c'est la fin de la période expérimentale et par décision du lieutenant-colonel Mangin, le Service des Postes, la mise en oeuvre des matériels, les exercices de transmissions... sont confiés aux caserniers ou aux gardiens de batterie, alors représentants permanents du Service du Génie ou de l'Artillerie résidant dans les ouvrages ; assistés de soldat de la garnison.

Par la suite, le système étant rodé, des procédures se mettent en place et l'on confie ce service à des sapeurs-télégraphistes fournis par les éléments crées dans les régiments du Génie et qui avant 1914 seront fusionnés pour former le 8éme Régiment du Génie, embryon de l'armée future de transmissions.

Les réseau de la frontière du Sud Est.

Le but principal du seul réseau permanent de forteresse est de doter le nouveau système fortifié de liaisons entre les forts d'arrêt, les plus avancés, et les places de Lyon, Grenoble, Albertville, Bourg Saint Maurice, Briançon, Tournoux, Nice, Toulon, et secondairement d'assurer les liaisons latérales entre les places de 1ére ligne et les liaisons perpendiculaires à la ligne de front entre places de 1ére et 2éme ligne.

Adapté aux conditions particulières de ce théâtre d'opérations :

pureté de l'atmosphère favorable à la propagation des rayons lumineux,
artillerie adverse peu performante, moins à craindre faute de positions ou de communications,
reste cependant le relief qui rend difficile les liaisons entre vallées,

ce réseau, dont l'architecture générale est arrêtée en 1885, s'articule autour d'une ligne principale en rocade autour de Lyon et d'une pénétrante vers Grenoble -fort du Saint Eynard - poste de Moucherotte - par le défile de Voreppe. De là, on rejoint la batterie de Colbas - 2 5O5 m - celle de la petite place de Saint Vincent puis, sans autre relais sur 14O km, le fort du Coudon, ouvrage le plus élevé - 630 m - de la ceinture de Toulon.

Restent à évoquer les réseaux internes des Places, réalisées avec des appareils de calibres de 10 à 14 cm, qui à partir du poste central de la place permettent les liaisons internes du réseau de commandement vers les ouvrages, entre-ouvrages.

Enfin, pour palier aux éventuelles défaillances matérielles de ce système également sensible aux aléas climatiques, pluie, brouillard..., les places importantes sont équipées de colombiers militaires relevant de l'autorité locale du Génie. Le service en est assuré par des sapeurs colombophiles qui soumettent leurs pensionnaires à entraînement en pratiquant des échanges entre places.


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Serge Pivot.
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1 - Il est à noter que le petit bâtiment abritant le poste optique de Moucherotte sera remis en état par l'arrondissement des travaux du Génie de Grenoble en 1967, aux fins d'être utilisé par le service des transmissions des jeux Olympiques d'hiver de 1968.






 

 
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