To display this page you need a browser with JavaScript support. -- 14 JUILLET --
 
 
"La tradition, c'est l'avenir du passé",
ou l'histoire de la fête nationale du 14 juillet.


En France, dans le subconscient collectif, si la fête nationale ressemble à une "fête de l'armée", qui, contrairement aux idées reçues, sait que cette quasi-exception française est une "invention de la gauche" ?

Nous sommes en 1880, la gauche est au pouvoir depuis trois ans et le très conservateur Mac Mahon a quitté l'Elysée.

Cette année-là, en référence à la "Fête de la Fédération" de 1790 marquant la fin de la monarchie absolue, par une loi promulguée le 6 juillet 1880, la République fait du 14 juillet sa fête nationale.
 
Fête de la Fédération - Ch. Thévenin - Paris, musée Carnavalet.

Le ministre de l'intérieur prescrit aux préfets de veiller à ce que cette journée "soit célébrée avec autant d'éclat que le comportent les ressources locales."

Devant 300 000 spectateurs, le président de la République Jules Grévy - un républicain laïque - assiste à un grand défilé militaire à l'hippodrome de Longchamp. De nouveaux drapeaux sont remis à tous les régiments de l'armée française. Il s'agit en fait, dix ans après la cuisante défaite de 1870, esprit de revanche aidant, de célébrer les valeurs patriotiques, et de montrer ainsi que la France possède à nouveau une armée.

Deux cérémonies importantes dominent la fête :
la distribution des nouveaux drapeaux à l'armée,
et l'inauguration, sur l'ancienne place du Château d'eau,
du monument surmonté de la figure de la République,
monument qui a fait l'objet d'un concours ouvert par la Ville de Paris.

Egalement au programme : décorations de certaines places,
notamment de la place de la Bastille, illuminations, feux d'artifices...,
et cette même année, le Sénat s'installant au Palais,
un grand concert est donné au jardin du Luxembourg.

Le défilé se déroule à Longchamp jusqu'en 1914, puis sur les Champs Elysées à partir de 1919.

En faisant défiler les troupes entre Bastille et République ou sur le Cours de Vincennes, seul V. Giscard d'Estaing tentera de modifier cette tradition, François Mitterrand mettra fin à ce qu'il dénommait "ces fantaisies".

De 1940 à 1944, s'il y eut régulièrement des défilés sur les Champs Elysées, c'était alors ceux de l'armée allemande d'occupation, et il faudra attendre 1994, image de la réconciliation entre les deux pays, pour voir à nouveau des soldats allemands défiler à Paris, qui plus est avec leurs blindés.

 

 

 
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